Wednesday, April 16, 2014

Parlons des négociations 2014 : hausse des frais de scolarité, liberté académique et cours en ligne – deuxième partie

Bonjour,

Cette deuxième vidéo couvre une présentation que j'ai faite au Collège Georgian en décembre dernier.  La première traitait de l'histoire des collèges communautaires de l'Ontario et des changements dans les niveaux de financement des gouvernements. 

Dans cette deuxième partie, nous verrons que les politiques d'austérité des gouvernements et le sous-financement de l'enseignement postsecondaire n'ont cessé d'alourdir le fardeau qui pèse sur les étudiants et les professeurs.  À cause de la hausse des frais de scolarité, les étudiants, qui se retrouvent avec des dettes exorbitantes, sont de plus en plus tiraillés entre le travail et les études.  De nombreux étudiants travaillent à temps plein tout en menant des études à temps plein – une situation qui génère des problèmes de stress et de santé et une baisse du rendement scolaire.

En ce qui concerne le personnel scolaire, le manque de ressources a conduit à des compressions de postes à temps plein et à la prolifération des cours en ligne que l'administration des collèges utilise comme une stratégie de réduction des coûts.  Sans protection de la propriété intellectuelle, l'enseignement des cours en ligne devient un moyen d'accroître l'effectif des classes, de réduire le personnel scolaire, de dispenser des cours en ayant recours à des professeurs à temps partiel et de réduire le « chevauchement des programmes ».

Par contre, les administrateurs de collège, qui sont de plus en plus nombreux, ne souffrent pas du climat d'austérité qui frappe les étudiants des collèges et universités.  Au lieu d'utiliser l'argent pour recruter un nombre toujours croissant de gestionnaires, on devrait le consacrer à l'éducation et à son amélioration.

http://youtu.be/2H7zoPET1-E

Wednesday, April 2, 2014

Parlons des négociations 2014 : austérité et sous-financement de l'enseignement postsecondaire

Bonjour,

Je n'avais pas prévu de m'absenter aussi longtemps du blogue de la Campagne pour une éducation de qualité.  J'ai passé ces deux derniers mois à rédiger un rapport sur l'éducation dans les collèges de l'Ontario, un document qui résume mes rencontres avec plus de 600 membres du personnel scolaire des 24 collèges d'arts appliqués et de technologie de l'Ontario.  Le rapport sera bientôt disponible, et au cours des semaines, je publierai des articles sur les diverses questions qu'il soulève.

Dans un premier temps, j'aimerais partager une présentation, qui a été enregistrée au Collège Georgian en décembre dernier, où je parle des problèmes auxquels font face les professeurs de collège.  La talentueuse vidéographe du SEFPO, Anna Jover, était sur place pour filmer la présentation. Elle a fait en sorte que je sois compréhensible – loin d'être une mince affaire!  Cette vidéo est la première d'une série de quatre que je publierai dans les prochains jours.

Cette première vidéo met en lumière un problème important de l'enseignement collégial : le climat d'austérité budgétaire et le sous-financement chronique de l'enseignement postsecondaire qui en découle.  On voit ici les conséquences de la réduction des impôts pour les sociétés et les plus riches et du désengagement des gouvernements fédéral et provincial dans le financement des services publics.  Ce contexte est essentiel pour comprendre les défis auxquels est confronté l'enseignement postsecondaire aujourd'hui.

Dans une prochaine présentation, je vous parlerai des réunions qui ont eu lieu dans les collèges à la fin de l'année 2013 et de mes rencontres avec le personnel scolaire des collèges Fanshawe, loyaliste, Sault, Seneca et Durham.

Voici donc la 1re partie d'une présentation sur les négociations 2014 du personnel scolaire des CAAT...

http://youtu.be/tfU4vFXr3t8

Thursday, January 23, 2014

Se préparer à la négociation collective au Collège St. Lawrence


Le 13 novembre dernier, j'ai pris la direction de Cornwall pour rencontrer les délégués syndicaux et les dirigeants de la section locale 417 du SEFPO, qui représentent le personnel scolaire du Collège St. Lawrence.

Le Collège St. Lawrence, qui  a ouvert ses portes en 1967, possède des campus à Kingston, Cornwall et Brockville.  Environ 6 700 étudiants à temps plein et 20 000 étudiants à temps partiel fréquentent le collège, dont le programme d'études « musique-théâtre » est réputé à l'échelle du pays. La section locale 417 représente actuellement 195 membres à temps plein du personnel scolaire et quelque 250 à charge partielle. Le nombre de membres à temps partiel est en progression constante.
Graeme Aubert
 
Le président de la section locale 417, Graeme Aubert, compte plus de 40 années d'expérience en tant que professeur.  Au cours de notre discussion, il a parlé du réseau collégial au moment de sa fondation dont le niveau suffisant de financement permettait au personnel scolaire de suivre des activités de perfectionnement professionnel et de travailler dans un environnement plus collégial.  Il a également fait remarquer que l'instauration du formulaire de charge de travail (FCT), que le personnel scolaire a finalement obtenue en 1984, a apporté l'équité dans la répartition de la charge de travail.  Avant l'instauration du FCT, il était facile pour l'administration du collège de contrôler le personnel scolaire en jouant la politique de la carotte – c'est-à-dire favoriser ses préférés et punir les frondeurs avec des charges de travail énormes.

Le personnel scolaire du Collège St. Lawrence commence à être touché par certains des mêmes problèmes qui frappent les autres collèges.  À l'instar des collèges Mohawk et Cambrian, le Collège St. Lawrence a conclu un accord d'autorisation sur les programmes d'études avec un collège privé.  Au collège privé Alpha International Academy, à Scarborough, on enseigne des programmes d'affaires, général d'arts et d'anglais à des étudiants internationaux.  Les programmes d'études, qui avaient été élaborés par les professeurs du Collège St. Lawrence (membres du SEFPO), ont été externalisés et sont désormais enseignés par des employés non-syndiqués.  Les membres du personnel scolaire ne jouissent pas de la protection de la propriété intellectuelle et leur savoir et expertise peuvent être mis à profit pour les priver de travail.

Pendant la réunion, un délégué syndical, qui représente les conseillers, a expliqué comment les coupures budgétaires et les réductions de postes à temps plein engendrent plus de stress au travail et la réduction du service.  Un conseiller a reçu 119 clients au mois de septembre et d'octobre et 63 pour cent d'entre eux avaient des graves problèmes de santé mentale.  Avec l'augmentation du nombre d'étudiants et un environnement d'apprentissage de plus en plus stressant, le travail des conseillers des collèges est plus important que jamais.  En dépit de cela, on réduit toujours le nombre de conseillers à temps plein, pendant que les autres conseillers, qui sont aux prises avec d'énormes charges de travail, sont à bout.  Rien qu'au campus de Kingston, trois conseillers sur cinq étaient en congés de maladie de longue durée pour des problèmes liés au stress l'automne dernier.

La question de la mobilisation des membres de la section locale 417 a également été évoquée – notamment les problèmes de communication avec leur groupe important de membres du personnel scolaire à charge partielle.  En outre, parce que les campus du Collège St. Lawrence desservent trois collectivités ayant chacune leurs particularités démographiques, il est difficile de présenter un message unifié. 

Plusieurs autres sections locales doivent surmonter ces enjeux et la vaillante équipe de la section locale 417 a souligné la nécessité d'améliorer la communication pendant la négociation.  En un mot, communiquer des informations précises, factuelles et pertinentes permettra de rassembler les membres derrière les revendications et d'assurer un indispensable succès à la table de négociation.

Monday, January 20, 2014

De passage au Collège Northern


Dans la foulée de ma visite au Collège Fleming, j'ai pris la direction de North Bay et je me suis retrouvé au beau milieu d’une tempête de neige.  N'ayant jamais fait le voyage auparavant, la nuit et le blizzard m'ont causé quelques tracas, mais je suis finalement arrivé à bon port – ne perdant le bon cap qu’une seule fois.  Le lendemain, j'ai repris la route en direction du Collège Northern et de son campus de Kirkland Lake, un trajet avec des paysages à couper le souffle et, heureusement, avec moins de neige.

Mon père a grandi à Kirkland Lake et me rendre dans cette communauté revêtait donc une signification toute particulière.  En suivant ses instructions, j'ai été capable de trouver la maison où il était né – une vieille maison de bois au bord d'un chemin forestier.  Dans la lumière tombante du soir, j'ai réussi à prendre rapidement quelques photos avant de partir à la rencontre du président Olayide (Lad) Shaba et des représentants syndicaux de la section locale 653 du SEFPO.
L'ancienne maison familiale des MacKay, avenue Carter, à Kirkland Lake.
Le campus principal du Collège Northern est situé à Timmins, à une heure et demie de route, au nord-ouest de Kirkland Lake.  Les autres campus sont situés à Moosonee et à Haileybury.  Le Collège Northern dessert une région de plus de 150 000 kilomètres carrés et accueille quelque 2 000 étudiants à temps plein et 15 000 à temps partiel.

À la réunion du comité exécutif local, j'ai entendu parler des défis auxquels fait face le personnel scolaire dans le Nord – des défis que partagent souvent leurs collègues de Sudbury, Sault Ste. Marie, North Bay et Thunder Bay.  À l'instar de leurs collègues qui travaillent dans les collèges du Nord, les représentants syndicaux de la section locale 653 ont déploré que le gouvernement semble tourner le dos aux collèges du Nord et ne pas reconnaître le rôle essentiel que ces derniers jouent dans le développement social et économique. 

Il suffit de regarder les conséquences du sous-financement pour comprendre le désarroi du personnel scolaire du Collège Northern.  Au plus fort des 135 membres du personnel scolaire qui travaillaient à temps plein au début des années 1990, il n'en reste que 78.  L'attrition est lente et constante.  Les membres du personnel scolaire à temps plein qui partent à la retraite ne sont pas remplacés.  Au lieu de cela, on recrute des employés à temps partiel et on constate aujourd'hui que plusieurs programmes d’études n'ont même pas un membre du personnel scolaire à temps plein.


Les membres de la section locale 653 sur la ligne de piquetage en 2006.
Les professeurs, les conseillers et les bibliothécaires du Collège Northern sont dès lors aux prises avec l'accroissement des tâches qu'engendre le manque de personnel.   On leur demande de siéger aux comités du collège, mais ils ne sont pas rémunérés et les heures ne sont pas créditées sur leur formulaire de charge de travail (le formulaire de la convention collective qui fixe les conditions pour l'affectation des charges de travail du personnel scolaire chaque semestre).  S'ils n'assistent pas aux réunions, les membres du personnel scolaire courent le risque de se voir de moins en moins associés aux décisions pédagogiques. Mais il est abusif de requérir ce travail supplémentaire alors que la charge de travail du personnel scolaire à temps plein est déjà énorme.

Pendant le dîner, après la réunion, j'ai compris qu'enseigner dans le Nord constitue une expérience unique, mais aussi combien tout cela a changé au fil des ans.  Stephen Borao, qui a été professeur et membre du syndicat pendant de longues années et qui a pris sa retraite l'été dernier, a parlé de sa carrière dans l'enseignement et de l'impact majeur de la négociation collective tout au long de sa carrière.

En 1980, Stephen avait été embauché comme « instructeur principal » au campus Moosonee, qui n'était pas encore affilié au Collège Northern.  Le semestre d'automne commençait en octobre, en raison de la chasse à l'orignal, et Stephen voyageait par avion de brousse pour enseigner le Programme d’administration des affaires.  Il enseignait entre 20 et 24 heures par semaine sans directives, soutien et rétroaction.  Il avait élaboré lui-même la totalité du programme d'études à partir de zéro et l'avait enseigné jusqu'à la fermeture du campus en 1983.  Parce qu'il était membre d'un syndicat, il a été transféré au campus de Kirkland Lake, où il a enseigné les trois décennies suivantes. Il a pris un congé de formation pour revenir sur les bancs de l'école. Il a également été un infatigable membre de l'exécutif de la section locale 653.

En ce qui concerne les défis que doit surmonter le personnel scolaire dans le Nord, Stephen a parlé de sa propre expérience et des luttes syndicales du passé : « Aujourd'hui, les gens ont tendance à penser que les salaires décents, les avantages sociaux et le paiement des heures travaillées sont le fait de la bonté du Collège.  Ils ne se rendent pas compte que ces acquis ont été remportés par le syndicat.

On devrait se souvenir de la remarque de Stephen, qui nous montre que la négociation collective donne des résultats. Si nous, les professeurs, les conseillers et les bibliothécaires, faisons preuve de solidarité, nous serons capables de surmonter les défis actuels et de redonner au système collégial son mandat original, qui est de procurer une excellente éducation et de contribuer au développement économique et social de l'Ontario et de ses diverses communautés.




Friday, January 17, 2014

Négocier la liberté académique au Collège Fleming


En novembre dernier, j'ai pris la direction du Collège Fleming, à Peterborough.  Le Collège Fleming possède également des campus à Cobourg, Haliburton et Lindsay.  Quelque 6 000 étudiants à temps plein et 10 000 à temps partiel fréquentent le collège qui offre un large éventail de programmes dans les arts, l'environnement, les sciences de la santé, les métiers et les affaires.
Gary Bonczak
Le personnel scolaire du Collège Fleming est représenté par Gary Bonczak, président de longue date de la section locale et ancien membre de l'équipe de négociation et par l'exécutif de la section locale 352 du SEFPO.  Le personnel scolaire compte actuellement 200 membres à temps plein et environ 300 qui ne travaillent pas à temps plein.  Avant le fléau du gouvernement Mike Harris, il y avait 235 membres du personnel scolaire à temps plein au Collège Fleming.  Depuis cette époque, le nombre d'étudiants augmente constamment et, à l'instar des autres collèges, on demande aux professeurs, conseillers et bibliothécaires de faire plus avec moins.

J'ai eu l'occasion de rencontrer à la fois les dirigeants du Comité exécutif, ainsi que les membres de la section locale en général.  Les discussions ont mis en lumière non seulement les défis que doit surmonter le personnel scolaire, mais également une façon appropriée d'intégrer la liberté académique dans les collèges de l'Ontario.

Pendant des années, le Collège Fleming a été unique en ce sens que les professeurs géraient les questions pédagogiques.  Des équipes pédagogiques, composées de membres du personnel scolaire, avaient la responsabilité de la planification des programmes et de l'élaboration des cours.  Elles géraient le budget de leur département et contrôlaient l'administration des programmes.  Ce modèle, qui fut en place plus de 10 ans, était supervisé par le vice-président à l'enseignement.  Même si Gary a mentionné que ce modèle créait un surcroît de travail aux leaders des équipes pédagogiques, il permettait au personnel scolaire d'avoir un contrôle sans précédent sur les décisions relatives à l'enseignement.  Ce modèle a beaucoup contribué à la réputation du Collège Fleming – un établissement réputé pour l'excellence de son éducation.

En raison des mises à pied durant les années 1990 et de l'absence de recrutement de nouveaux membres du personnel scolaire à temps plein, on n'a pas remplacé les leaders pédagogiques qui sont partis à la retraite et le modèle pédagogique piloté par le personnel scolaire a été mis à rude épreuve.  La nouvelle administration du Collège, qui ne partageait pas la même vision collégiale que la précédente, a décidé de mettre en place un système de doyens et de directeurs de département.  Depuis, les relations ont changé, l'implication du personnel scolaire dans les questions pédagogiques va en diminuant et les griefs sont de plus en plus courants.

Malgré ce recul de la liberté académique au Collège Fleming, le personnel scolaire a été en mesure de faire des gains, notamment pour négocier la réintroduction du temps de perfectionnement professionnel en mai et juin.  Il s'agit d'un gain considérable pour les professeurs, qui leur permet de participer à des activités de perfectionnement professionnel afin de suivre l'évolution constante des cours.  L'administration du Collège Fleming a manifestement reconnu que le perfectionnement professionnel du personnel scolaire est directement lié à la qualité de l'éducation.  Malheureusement, de nombreux autres collèges ont supprimé ce temps de perfectionnement, qui était autrefois la norme, pour le remplacer par deux mois d'enseignement supplémentaires.

L'expérience unique du Collège Fleming montre que la liberté académique a sa place dans les collèges de l'Ontario et que son absence conduit à une érosion des relations collégiales.  En négociant la liberté académique dans la convention collective du personnel scolaire, les professeurs pourront mettre en œuvre le même genre d'approche pédagogique qui existait autrefois au Collège Fleming, un modèle guidé par le personnel scolaire et axé sur l'éducation.  Les avantages d'un tel modèle sont considérables pour les professeurs et les étudiants.

Tuesday, January 14, 2014

Assurer l'accès au Collège Confederation



Bonne et heureuse année 2014!

Je me réjouis d'être de retour en ce début d'année pour vous parler de ma passion : l'éducation collégiale en Ontario.  À la fin décembre, le Sud-Est de la province a été frappé par des conditions météorologiques extrêmes. Souhaitons que le pire de l'hiver soit à présent derrière nous – en espérant que mon souhait ne nous porte pas la guigne?  Un immense merci à tous les monteurs et monteuses de lignes électriques qui ont bravé le froid glacial pour rebrancher l'électricité aux milliers de familles qui ont été frappées par la tempête de verglas.

Dans les prochaines semaines, j'achèverai de publier les derniers comptes rendus de mes visites dans les différents collèges communautaires.  Dans le même temps, je rédigerai un rapport sur l'éducation dans les collèges de l'Ontario. Je serai donc très occupé tout au long du mois de janvier.

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Après une visite chaleureuse et instructive à Carolyn Gaunt de la section locale 655 au Collège Cambrian, début novembre, j'ai pris la direction du nord-ouest afin de rencontrer le personnel scolaire du Collège Confederation.

Le campus Shuniah du Collège Confederation

Le Collège Confederation a été fondé en 1967 et son campus principal est situé à Thunder Bay.  Avec huit campus dans le Nord de l'Ontario, le Collège Confederation dessert une superficie de 215 000 kilomètres carrés.  À l'instar des collèges Cambrian et Boréal, les longues distances et les besoins uniques des collectivités situées dans les régions septentrionales présentent un défi constant pour le collège.  Malgré les obstacles, le personnel scolaire du Collège Confederation accomplit un travail exceptionnel pour procurer une éducation de qualité à 3 200 étudiants à temps plein et plus de 17 000 étudiants à temps partiel.

Le personnel scolaire est représenté par le président John Kornichuk et les dirigeants de la section locale 732 du SEFPO. J'ai eu l'occasion de rencontrer le Comité exécutif local, puis les membres de la section locale, et j'ai été fort impressionné par la façon dont les campus éloignés ont été intégrés à notre réunion via Skype. 

Dans le Nord, on comprend que l'apprentissage en ligne est essentiel pour desservir les collectivités éloignées et constitue une utilisation appropriée de cette technologie.  En dépit de cela, il était intéressant d'entendre un délégué syndical (programme de baccalauréat en sciences infirmières) dire que les étudiants réclament des contacts personnels et directs avec les professeurs.  C'est la raison pour laquelle le personnel scolaire essaye de planifier des rencontres face-à-face sur les campus, malgré le fait que les contraintes budgétaires limitent trop souvent ces occasions.
L'intrépide équipe de la section locale 732
L'impact des restrictions budgétaires est visible dans de nombreux secteurs d'activités du Collège Confederation, celui de la dotation en personnel en particulier. L'effectif actuel de 160 membres du personnel scolaire à temps plein est en baisse comparé au nombre maximum de 242 membres en 1992.  Dans le même temps, les employés à temps partiel et à durée déterminée sont désormais plus de deux fois plus nombreux que les employés à temps plein.

La réduction des coûts imposée par le gestionnaire a un impact direct sur la formation technique.  Dans les programmes d'apprentissage, on avait auparavant un professeur et un technicien pour enseigner un cours de laboratoire à 10 étudiants. De nos jours, un seul éducateur enseigne à une classe de 15 étudiants.  Le programme de soins infirmiers souffre également de l'augmentation du nombre d'étudiants et de la diminution de la dotation en personnel scolaire.  Des classes qui étaient autrefois fois plafonnées à 50 étudiants comptent aujourd'hui entre 65 et 70 étudiants.

En plus de la baisse de l'effectif et de l'augmentation du nombre d'étudiants dans les classes, les restrictions financières du collège engendrent également la marginalisation du personnel scolaire relativement aux décisions académiques.  L'attitude collégiale qui prévalait autrefois est chose du passé, à l'instar des réunions mensuelles entre le vice-président à l’enseignement et le personnel scolaire et des nombreuses décisions de gestion qui sont désormais prises sans consultation. Un exemple de ce virage est illustré par l'ajout de cours en ligne dans les programmes locaux, ce qui se traduit par des groupes d'étudiants qui, de toute évidence, ont beaucoup de mal à surmonter le manque d'instruction face-à-face. Les membres du personnel scolaire expriment pourtant leurs préoccupations, mais on ne les écoute pas.

Les difficultés que rencontre le personnel scolaire de Confederation pour maintenir la qualité de l'éducation sont similaires à celles qui existent dans les collèges Cambrian, Boréal, Sault, ainsi dans le prochain établissement de ma tournée, le Collège Northern.  Les collèges du Nord offrent un service essentiel aux communautés qu'ils desservent.  À cause d'un virage vers un modèle plus corporatif et plus concurrentiel et des ressources qui se font rares, on s'éloigne de plus en plus du mandat original des collèges qui était de répondre aux besoins particuliers des diverses régions.  Les profonds changements relatifs à son mandat et à la « différenciation », que le Collège a annoncés récemment, montrent bien que la vision originale, qui était de desservir les collectivités et de répondre à leurs besoins, est en net recul.

Malgré ces obstacles majeurs, j'ai quitté le Collège Confederation en sachant que le personnel scolaire est résolu à procurer une éducation de qualité optimale dans le Nord.  Cette réalité, plus que toute autre chose, me donne de l'espoir ...


Wednesday, December 18, 2013

Le personnel scolaire des collèges en situation précaire : une majorité réduite au silence

Pour cet article, j'ai le plaisir de donner la parole à un collaborateur occasionnel, un ou une professeur des collèges à temps partiel, qui apporte une perspective très importante.  Dans mes prochains articles sur les collèges de l'Ontario, je ferai appel à d'autres collaborateurs occasionnels au cours des mois à venir, afin de présenter plusieurs points de vue sur l'enseignement collégial d'aujourd'hui ...

 
Je suis professeur dans un collège de l'Ontario et j'enseigne dans le système collégial depuis plus de 20 ans. Je détiens un diplôme d'études supérieures et j'ai une bonne expérience professionnelle, mais je suis un travailleur précaire.

Depuis que je suis professeur de collège, je travaille à temps partiel avec un contrat à durée déterminée. J'appartiens à la catégorie des enseignants à charge partielle, ce qui veut dire que j'ai, néanmoins, la chance de faire partie du personnel scolaire syndiqué.  Mais, je n'ai pourtant pas droit à la protection la plus élémentaire : la sécurité d'emploi.

Qu'est-ce que ça veut dire? Mon contrat d'enseignement ne dure que le temps d'un trimestre scolaire. Ainsi, quand je commence à enseigner en septembre, je ne sais jamais si j'aurai encore un emploi en janvier. Quand j'enseigne pendant le trimestre de printemps, je ne sais jamais si j'aurai encore un emploi à la rentrée suivante.

Si je dépose une plainte à propos de mes conditions de travail, d'un harcèlement ou si mon patron, le doyen ou le doyen associé me prend en grippe, je cours le risque de ne pas obtenir un autre contrat de travail – sans aucune explication.

C'est la raison pour laquelle j'écris sous le couvert de l'anonymat. Je n'ai pas voix au chapitre dans mon milieu de travail.

Le plus étonnant est que je fais désormais partie du groupe majoritaire. Soixante-dix pour cent des membres du personnel scolaire de mon collège ont un emploi précaire à durée déterminée – un contrat de travail. Une situation que je partage non seulement avec le personnel scolaire, mais également avec le personnel de soutien des collèges, dont un grand nombre d'entre eux sont également des travailleurs précaires employés à temps partiel.

Le nombre d'étudiants inscrits dans nos collèges augmente sans cesse, 53 pour cent de plus au cours de la dernière décennie, alors que le nombre de membres du personnel scolaire à temps plein bénéficiant de la pleine sécurité d'emploi a diminué de 22 pour cent au cours de la même période. Les collèges recrutent des travailleurs précaires au lieu de créer de bons emplois stables. Pourquoi? Ils nous disent, que durant cette période d'austérité, ils manquent d'argent.

Mon collège a actuellement un excédent de plus de 225 millions de dollars, l'argent n'est donc pas un problème. Par contre, il est clair qu'il  n'y a pas la volonté politique de créer de bons emplois.

Les travailleurs des personnels scolaire et de soutien des collèges de l'Ontario entameront en même temps leur prochaine ronde de négociation avec leur employeur : le Conseil des employeurs des collèges. 

Au cours de la dernière ronde de négociation, mon syndicat a obtenu quelques petites améliorations sur la question de la sécurité d'emploi. Les membres du personnel scolaire à charge partielle ayant travaillé depuis plus de deux ans, qui ne sont pas réembauchés pour enseigner les cours qu'ils ont déjà enseignés par le passé, peuvent s'opposer à la décision par l'entremise d'une procédure de règlement des griefs. Certes un petit pas, mais un pas important.
 
Durant la prochaine ronde de négociation, les employés des personnels scolaire et de soutien des collèges devront être unis pour obtenir de meilleurs emplois et préserver la qualité de l’éducation.